Le glossaire

ABCD – E – F – GHI – J – K – L – MNOPQRST – U – V – W – X – Y – Z

– A –


Akh

L’esprit-akh, signifie « brillant », « glorifié » … L’akh lumineux, pouvait accéder à une existence éternelle. Il est l’un des éléments de la personnalité humaine à côté du ba et du ka du nom et de l’ombre.


Akhet

La place où l’on devient akh. Lieu où Ré s’unit à Osiris au milieu de la nuit et où le Pharaon renaissant retrouve la lumière.


Atoum

Divinité égyptienne primitive d’Héliopolis il est le démiurge, « Celui qui se crée lui-même » puis met en place les autres éléments hypostasiés. Atoum englobe le Prince et le conduit à la limite de son aire d’envol où le roi devient « celui qui va au bout », « l’arpenteur », permettant ainsi sa progression à l’intérieur de l’appareil obstétrical en direction de l’étoile Polaire.


– B –

Ba

Le ba est souvent traduit par la notion occidentale d’âme. Partie spirituelle de l’homme qui retrouve son individualité à sa mort.


– C –

Chenal

rw a deux sens dans le texte, la bouche et le chenal.

L’expression r(3) n hmt.s, litt. «la bouche de son utérus», correspond à l’orifice externe de l’utérus appelé «museau de tanche», dès les premiers ouvrages d’obstétrique (Jacques Guiter BIFAO 101)


Cœur

Le système cardiovasculaire était très bien connu en Égypte. Sur le dessin du cœur qui figure sur une tablette du roi Adjib, on peut voir le cœur connecté à huit vaisseaux. Cette représentation du cœur particulièrement surprenante, date de 3000 ans avant J-C.

Le « jb » est l’élément vital, l’esprit qui correspond au centre de la pensée, de l’intelligence et de la mémoire, la conscience qui guide tout humain.

Le « jb », mouvement oscillant, à rapprocher du vocable « jba » « danser) est le mouvement du cœur battant appendu aux gros vaisseaux qui lui servent d’axe d’oscillation, mouvement observable sur thorax ouvert et perceptible par palpation.

Notons qu’Horus, Nout, Isis ou Nephtys peuvent transférer le « jb», l’animation, à l’intérieur du corps du Prince.

Il existe un jeu sémantique entre le « jb » le cœur en mouvement qui palpite et assure le maintien de la vie et le « hatj » l’enveloppe qui entoure le cœur, qui est la « partie antérieure », « l’avant ».

Le cœur hatj (copte het) correspond au cœur anatomique responsable de la circulation des flux à travers le corps humain. Il est accessible à l’examen clinique par la palpation du pouls et du choc de pointe.

La connaissance de la transmission de la contraction cardiaque aux vaisseaux qui ne réapparaitra ensuite qu’à la période alexandrine (3ème BC), a été probablement facilitée par la momification qui permettait une connaissance précise de l’anatomie.

Le cœur est le seul organe laissé en place par les embaumeurs lors de la momification. Pour notre part nous pensons que le cœur jb, seul à recevoir les offrandes, est le mouvement automatique du cœur oscillant autour de la base des gros vaisseaux, l’animation du cœur alors que le cœur h3tj est l’organe anatomique.


– D –

Doigt d’Horus

L’ouverture des verrous de la porte du ciel et de la douat est cotée en « doigts d’Horus ».

Le « doigt d’Horus » signifie doigt mais est aussi une mesure de longueur et le montant de l’échelle qui permet l’ascension du roi.

Dans les Textes des Pyramides, le petit et le grand doigt d’Horus sont utilisés comme élément de mesure, ce qui est toujours d’actualité puisque les sage-femmes cotent encore en « un doigt, deux doigts » et « petite paume, grande paume » dans les maternités pour exprimer le degré de dilatation du col.


Douat

Région souterraine parcourue par Ré pendant la nuit, assimilée au ventre de Nout.

« Celle qui le touche étant (476) Sothis, sa génitrice étant la voûte étoilée ». Stance 263 W 341abc

– E –

– F –

– G –

Geb

Dieu de la terre, époux de Nout. Geb est l’oie migratrice qui élargit l’espace et guide le Prince lors de sa progression vers le Nord. Métronome céleste et terrestre, son activité se définit par la rythmicité de ses battements d’ailes, des contractions et du clignotement des étoiles qu’il régit. Il veille à l’émergence du Pharaon dans la « voûte déployée » l’orbe céleste, « la douat », qui forme le plafond des salles des pyramides.


– H –

Hapy

Hapy désigne le Nil en crue était vu par les Égyptiens comme l’émergence de l’océan primordial qui entourait le monde. Il jaillit du sol au niveau de la première cataracte, aux environs de l’île d’Éléphantine. La crue du Nil est comparable aux humeurs d’Osiris et au liquide amniotique.


– I –

Intervalle, signal visuel

Le nw est le signal, l’intervalle, le lieu qui s’ouvre, le laps de temps.

(495) Voici l’ouverture pour lui de l’intervalle/fissure.

– J –

– K –

Ka

C’est la force vitale, placée dans l’être humain par la divinité. C’est l’énergie vitale dont la présence différencie un être vivant et un être mort. Mourir c’est « passer à son ka ». Les formules d’offrande funéraires s’adressent au ka du défunt qui doit être nourri. Maspero l’appelait « le double » car il représente le double immatériel de l’être.


– L –

– M –

Maat

Déesse égyptienne qui incarne l’équilibre, l’ordre universel et cosmique, la vérité et la justice.


Mout

Porte une coiffure formée de la tête et des plumes d’un vautour. Son nom signifie « mère », le vautour percnoptère étant un signe-glosse. Par dérivation sémantique, elle est la matrice ou l’enveloppe protectrice.


Mouvement rythmique

Le mouvement ondulant, égyptien « nn », appelé « mouvement rythmique » et aussi « le porteur du Prince » traduit le regroupement des contractions auxquelles Ounas est soumis. Ce mouvement parcourt la matrice en partant du fond vers le col orientant le Prince vers la Polaire.


– N –

Noun

Océan créateur primordial qui est à l’origine de la création et entoure le monde créé. Il est l’océan sur lequel navigue la barque de Rê qui voyage dans le monde diurne puis dans le monde nocturne.


– O –

Œil Oudjat

L’œil d’Horus a une fonction protectrice et nourricière. Il est représenté sur les sarcophages et les embaumeurs le plaçaient entre les bandelettes lors de la momification. Il contient une humeur aqueuse similaire à la sérosité d’Osiris.

Analogie de forme entre l’œil et l’œuf rattaché à son cordon

(297) « Je te donne l’œil d’Horus, je l’inclus, le voici dilaté pour toi auprès de toi ». Stance 223WN 216c
« Osiris-Ounas, tu as l’œil d’Horus qui t’encercle ». 80cW

L’œil isolé, doté de son nerf optique, figure par analogie de forme, l’œuf vitellin qui renferme les nutriments nécessaires au Prince pendant la grossesse. Il représente le sac amniotique, le placenta auquel est relié le fœtus par le cordon ombilical : « ce bandeau neuf en lin sacré, étiré à partir de l’œil d’Horus » Stance 519

L’humeur aqueuse de l’œil protège Ounas, comme les sérosités d’Osiris, lubrifie le passage, facilite le mouvement de progression du Prince en évitant le blocage du mobile fœtal, pour « qu’il n’ait pas de pause dans Abydos »

La description de l’œil oriental d’Horus est inscrite sur la paroi Est de l’antichambre. Le texte insiste sur l’intégrité du liquide qu’il contient, de sa coloration et de ses canaux.


Oup-Ouaout

« L’ouvreur des chemins » est le Lycaon dressé qui ouvre le passage, doté comme Anubis d’une queue anormalement longue qui déborde du cadrat peut être du fait d’une analogie avec le dieu ancien Sed qui était pourvu des mêmes attributs.

Dieu tutélaire de la ville d’Assiout on le représente souvent en tête des cortèges d’enseignes. Il est associé à la protection de la personne royale.


Orion

Cette constellation est la forme céleste d’Osiris. Il annonce la venue de Sothis dont le lever héliaque marque l’arrivée de la crue et la nouvelle année. Ounas sort à la suite d’Orion et de Sothis, sur la déferlante du liquide amniotique assimilé à la crue.


Ouverture de la bouche

Rite pratiqué à l’aide d’un instrument en silex, le pesheskaf sur les momies et les statues du dieu ou du roi pour leur redonner vie et les rendre aptes à recevoir le ba et le ka.


– P –

Perforation de la poche des eaux

Avant de saisir le Prince à la sortie du col, la sage-femme peut déclencher l’accouchement en éraflant la membrane de la poche et dilater le col, soit en le fumigeant, soit avec des instruments dilatateurs. Dans notre texte, le doigt de la sage-femme qui érafle la membrane amniotique est recouvert d’onguents qui facilitent l’avancée du Prince.

Ton éraflure liée à cet ongle-ci relatif à toi, oriental, Teti (col. 295)

Positions du Prince : la position fœtale

Ounas se replie sur lui-même , aidé par Isis et Nephtys, fait sa culbute et s’implante à l’arrière des verrous de la porte du ciel. Il est tête en bas grâce à « l’inversion de ses deux pôles ».

Jan Assmann souligne que la mort étant « l’inversion de la vie » dans les rites funéraires égyptiens, les morts vont sur la tête, mangent des excréments et boivent de l’urine. Cette position du roi rappelle donc à la fois celle du mort et celle de l’enfant à naître qui est « en présentation », tête première.


– Q –

Qbhw

Vase à libation, lieu de régénération par l’eau de la crue, il protège le roi. Il est formé par les embrases des dieux des points cardinaux et déclenche le jaillissement du roi qui émerge à la sortie du col dilaté au deuxième degré. Dans la table d’offrandes il est clairement identifié à l’œil d’Horus.

« Sa traversée à partir du qbhw, celui qui le suit, Horus [étant] à ses deux doigts/ degrés. Son rajeunissement, son déclenchement de son jaillissement en tant que Dieu principal dans le qbhw [que] vous avez disposé pour Ounas ».

Qbhwt

La qbhwt, est disposée par Thot au-dessus des deux montants de l’échelle d’Ounas. Elle surplombe « la zone de scrutation du ciel ». On peut l’assimiler à la poche des eaux puisqu’elle contient l’eau primordiale qui affleure dans le « chenal coudé » du col ouvert.


– R –

Rdjw

Les rdjw semblent avoir désigné tout ce qui, dans le corps humain, est liquide ou en putréfaction : sérosités, écoulements, fluides du corps.

La matrice contient les sérosités d’Osiris équivalents de l’humeur aqueuse de l’œil d’Horus:

« viens, écoulement de l’Œil d’Horus, viens, fluide de l’Œil d’Atoum, viens humeur issue d’Osiris ». (P. Ebers 385)

– S –

Sothis

Déification de l’étoile Sirius, elle annonce l’arrivée de la crue annuelle du Nil.

En égyptien elle est Sepedet, « la pointue ». Le lever héliaque de Sothis, moment où elle devient visible à l’Est au-dessus de l’horizon, marque l’arrivée de la crue et la nouvelle année.

Elle représente une force qui perfore la poche des eaux, déclenche la « venue du liquide amniotique » et guide le roi au cours de sa sortie sur « le bouillonnement énorme » de la crue du Nil.


– T –

Thot

Dieu du savoir et de la sagesse il est représenté sous la forme d’un ibis, d’un babouin, ou de la lune.

L’éthologie de l’ibis sacré est remarquable. Il est doté d’un long bec qui affouille la vase des berges du fleuve et ses ailes sont terminées par de longues rémiges. Thot déclenchera l’accouchement en perforant la poche des eaux en synergie avec Orion. Il porte Isis et Nephtys à la pointe de ses ailes, guide le Prince et le transporte lors de sa traversée.

– U –

– V –

– W –

– X –

– Y –

– Z –